Plusieurs actions et objectifs ont été déclinés tout au long de cette présentation. Tous convergent vers l’objectif principal de PROVAÉ : la production de vanille et d’épices dans le but du développement d’une filière d’excellence de vanille et d’épices de Martinique.
Voici la liste provisoire (car évolutive) des projets de l’association.
Constituer un groupement d’intérêt économique et environnemental (GIEE)
La création d’un GIEE permettra aux producteurs de vanille impliqués dans ce projet d’explorer l’intérêt (à la fois personnel, économique et écologique) de produire une vanille martiniquaise « propre », dite « écologique » ou « verte ». Une vanille répondant à la « règle des 3S » : Sans intrants chimiques de synthèse, Sans pesticides, Sans OGM.
Cette dynamique commune portée par PROVAÉ permettra d’accompagner nos producteurs candidats au GIEE vers une transition agroécologique et de soutenir ceux qui sont déjà dans cette démarche dans la poursuite de leur projet.
Il s’agira premièrement de comprendre en quoi le choix d’une vanille « écologique » et les changements de pratiques culturales qui en résultent vont permettre une augmentation de la performance économique des exploitations agricoles engagées dans ce GIEE. Un diagnostic de la production de vanille sur le territoire permettra d’identifier les difficultés et les besoins des producteurs, puis de faire un bilan de filière.
Passée cette première étape d’émergence du GIEE, il sera question d’accompagner les producteurs, de la phase expérimentale vers un système de production durable, rentable et toujours écologique.
L’aide financière accordée dans la cadre de ce projet permettra à PROVAÉ de financer un(e) animateur(trice) qui aura pour rôle de « maintenir la cohésion et la dynamique du collectif, de soutenir la montée en compétence des agriculteurs et d’aider à la réalisation de bilans et de la capitalisation du groupe ».
Retracer l’histoire de la vanille martiniquaise
Aujourd’hui, le consommateur ne s’intéresse plus seulement aux propriétés d’un produit. Il veut tout savoir de ce qu’il achète : D’où vient le produit ? Est-il endémique ? Qui l’a récolté ? Et surtout dans quelles conditions ? Comment a-t-il été transformé ? Quel a été son trajet jusqu’au consommateur final ? Etc. Plus que la simple question de la traçabilité, il veut connaître l’histoire de ce qu’il achète.
Connaître l’histoire de son produit est essentiel afin de se positionner (clientèle visée, détermination du prix, packaging, etc.) en tant qu’acteur sur le marché local et international visé.
Créer des itinéraires technico-économiques
Au niveau technique, l’objectif est de proposer une « notice », un guide auquel se référer dans les différentes phases de culture (installation, entretien, récolte) du ou des produits en question.
Au niveau économique, l’objectif est de fournir au (futur) producteur des indicateurs économiques dont il tiendra compte afin d’ajuster ses choix culturaux (rendement, prix de vente moyen, etc.).
Actuellement, en matière de vanille, deux systèmes cohabitent chez les adhérents de PROVAÉ : l’agroforesterie et le semi intensif.
Former les adhérents de PROVAÉ et le grand public
Comme le stipule le règlement intérieur de l’association : « L’association est fondée et évolue autour de valeurs de partage, d’échanges, d’entraide entre les adhérents, de recherche d’excellence, notamment par le biais de formations destinées à accroître les connaissances et améliorer les pratiques.
Ces formations ne sont pas limitées à la vanille et aux épices, mais concernent toutes les cultures végétales et les moyens de développement d’une entreprise ayant une activité agricole (principale ou secondaire). »
Il s’agit donc répondre aux besoins en formation des adhérents professionnels et sympathisants. Il s’agit aussi de proposer au tout public des ateliers découvertes des cultures de vanilles et épices ; de conseiller les particuliers qui veulent produire de la vanille et des épices dans leurs jardins personnels.
Ainsi, l’association se positionne en tant qu’interlocuteur principal et référent (technique et administratif) de la culture de vanille et d’épices en Martinique.
Former les adhérents de PROVAÉ et le grand public
Mettre à disposition des producteurs de vanille et d’épices un accompagnement technique au cours des différentes phases de leurs cultures est très important pour une (ré)introduction maîtrisée de ces cultures dans le paysage agricole de l’île. C’est également essentiel pour la pérennité des cultures envisagées. Cet accompagnement sera effectué par un technicien spécialisé en la matière.
Proposer des boutures et des plants à un prix raisonnable
Répondre aux besoins en boutures et plants de vanille et d’épices et à un prix raisonnable est une problématique à laquelle l’association a très tôt été confrontée.
La question de création d’une pépinière PROVAÉ s’est posée ; et avec, les difficultés de financement et de gestion qu’elle pose. Nous avons alors envisagé ce besoin sous l’angle de la fixation d’un prix raisonnable des boutures et plants de vanille et d’épices. Après avoir créé les itinéraires techniques des plantes en question, il s’agira de proposer aux vendeurs un prix juste à appliquer. Ce prix sera suggéré et les vendeurs resteront libres de la fixation du prix définitif.
Effectuer des analyses physico-chimiques, organoleptiques et nutritionnelles des gousses de vanille martiniquaise
Cette étape est importante pour connaître le ou les produits destinés à la commercialisation. Le but de ces analyses est de connaître parfaitement nos produits (en termes de goûts, d’odeurs, de qualité) afin de les comparer aux produits concurrents, de se distinguer des autres vanilles et épices et de se positionner sur le marché. Ce projet est directement lié à la labellisation de la vanille.
Labelliser la vanille de Martinique
Outil de reconnaissance de la valeur ajoutée et de valorisation du travail d’exception fourni par les professionnels, la labellisation de la vanille de Martinique permettra aux producteurs et aux transformateurs de bénéficier de la plus-value financière créée par cette distinction. Pour les consommateurs, elle sera un gage supplémentaire de qualité, un label de confiance.
Établir un partenariat avec l’Office National des Forêts (ONF) de Martinique
Si la culture de la vanille se fait souvent en espaces aménagés (serres par exemple), son milieu naturel est avant tout la forêt ou le sous-bois. Le manque de terrain agricole pour les porteurs de projets agricole étant une problématique très présente en Martinique, la solution envisagée est l’exploitation et la mise en valeur des forêts publiques gérées par l’ONF par les producteurs de vanille. Il existe en effet un fort potentiel d’agroforesterie en Martinique, notamment de cultures de vanille et d’épices en agroforesterie. C’est pour cela qu’une réflexion autour de la mise à disposition de concessions ONF et la création d’un label ONF a commencé en juin 2021 entre PROVAÉ et l’ONF. Respect de l’environnement et plus spécifiquement de la forêt (dans l’activité d’exploitation) et gestion durable devront être au centre des préoccupations des « agroforestiers » afin de garantir la préservation de la biodiversité et la pérennité des ressources forestières. Ce « label vert » ajoutera de la valeur aux produits sortis des forêts publiques ou privées car certifiés « hyper » respectueux de l’environnement.
Créer un « lyannaj » entre les filières agricoles de niche de la Martinique : vanille, café, cacao, miel…
Travailler en collaboration avec les autres associations agricoles martiniquaises portant un projet de filière d’excellence est un objectif cher à PROVAÉ.
Etablir des relations, partager des informations, se soutenir, avancer dans une dynamique commune dans un esprit de solidarité sont les clés de la réussite, tant personnelle que collective. Réunir dans un collectif les associations de producteurs vanilles et épices, café, cacao et miel est un projet qui nous permettra d’avancer ensemble pour l’excellence de notre île.
Créer un collectif des vanilles des Outre-Mer
« Seul on ira loin, mais ensemble on est plus fort », Albert Zilevou.
Dans cet esprit, nous collaborons déjà avec l’Association de Promotion de l’Agroforesterie en Guadeloupe dit APAGWA, notre homologue de Guadeloupe. Le but étant d’étendre cette collaboration à toutes les associations de vanille et épices d’outre-mer afin de créer un collectif ou une fédération des vanilles des Outre-Mer. Regroupements autour de réflexions, de projets et de problématiques communs, le but est de se rassembler afin que les Outre-Mer comptent et soient entendus sur l’échiquier mondial de la vanille et des épices. La Conférence des Vanilles des Outre- Mer, qui a généralement lieu au cours du premier trimestre de l’année est un premier pas dans cette direction. La première participation de la Martinique est prévue en 2023.
La liste des projets augure une aventure belle et passionnante. Des projets dont la réalisation s’étale sur plusieurs années et pour lesquels toutes les forces vives sont les bienvenues dans un esprit positif et solidaire pour le rayonnement de la Martinique.